Ecussonner un rosier

Ecussonner un rosier consiste simplement à pratiquer une greffe en écusson ou un écussonnage…

Maintenant vous allez probablement vous demander pourquoi donc greffer un rosier alors qu’il se sème ou se bouture relativement facilement ?? En fait il est pratiquement impossible de reproduire à l’identique un rosier moderne hybride par semis. Concernant la bouture, elle permettra de reproduire le plant mère, mais on perdra les caractéristiques du porte greffe. Par conséquent, si on veut obtenir un rosier identique au plant mère et ayant en même temps les caractéristiques spécifiques du porte greffe (résistance aux maladies, vigueur, dimension des fleurs etc..) il ne reste que la solution de l’écussonnage.

Dans mon cas, j’ai tenté l’expérience avec un églantier qui avait poussé de manière sauvage. Un églantier n’est rien d’autre qu’un rosier sauvage et ces derniers ont tendance à proliférer très rapidement dans ma région. L’églantier semble donc parfaitement adapté et servira de porte greffe idéal pour l’expérience.

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Eglantier (Rosier Sauvage)

Entrons maintenant dans le vif du sujet :

    • L’écussonnage se pratique au mois d’août. Le matériel nécessaire consiste simplement en un écussonnoir (couteau à greffer), un sécateur et des attaches « okulettes ». Ces attaches ne sont pas obligatoires et pourront être remplacées par du raphia, mais je dois bien avouer qu’elles simplifient énormément l’opération.
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Le matériel
  • Attention : Avant de commencer, il faut désinfecter les outils avec de l’alcool à brûler ou une flamme.
  • La première étape consiste à prélever des branches de rosier bien aoûtées, c’est-à-dire des branches sur lesquelles on va distinguer la présence d’un bourgeon à l’aisselle des feuilles.
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Branche aoûtée
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Le bourgeon est visible en plein milieu de la photo

 

  • Ensuite, il va falloir nettoyer les abords de l’églantier, couper les tiges qui se croisent pour ne finalement garder que quelques tiges de l’année. Ces dernières seront bien vertes et de préférence les plus droites possible.

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  • Pour pouvoir travailler de manière plus agréable, je commence par supprimer les épines des branches de rosiers. Puis, je coupe la branche de rosier en laissant environ 2 ou 3 cm de chaque côté du bourgeon à écussonner.

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  • L’étape suivante consiste à pratiquer une incision à environ 1 cm sous le bourgeon. L’idée ici est de bien passer l’écorce et d’inciser un peu dans le « bois » de la branche.

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  • Avec l’écussonnoir, il ne reste maintenant plus qu’à couper en remontant et en passant sous le bourgeon. Il faut ici couper dans le « bois » de la branche et il est primordial de ne surtout pas abîmer le bourgeon. Cela nous permet d’obtenir un écusson, avec du bois résiduel qu’il ne faudra pas enlever avant l’étape finale.

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  • Il faut ensuite préparer la tige d’églantier à recevoir l’écusson. Pour ce faire, on pratique une incision en forme de « T ». On commence par l’incision perpendiculaire (la barre du « T » J) et on continue par celle alignée dans le sens de la tige.

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  • Maintenant, il va falloir aller relativement vite afin d’empêcher les parties devant entrer en contact, de sécher !!

 

  • Avec le dos de la lame (la partie arrondie de l’écussonnoir est prévue à cet effet) il faut soulever l’écorce de chaque côté du « T ».

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  • On retire le bois de l’écusson en amorçant avec l’ongle, puis en tirant simplement dessus (l’écorce doit se décoller relativement facilement du bois)

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  • Nous pouvons maintenant procéder à la greffe en insérant l’écusson dans le « T ». Il faut le pousser au maximum et le placer dans le bon sens, bourgeon vers le haut (toujours en prenant soin de ne pas abîmer le bourgeon).

 

  • On coupe le reste d’écorce qui dépasse au-dessus du « T » afin que l’écusson prenne parfaitement place dans le « T ».
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L’écusson est en place dans le “T”

 

  • Pour finir, on recouvre le point d’écussonnage avec une « okulette ». Cette dernière étant en caoutchouc naturel et biodégradable, aucune intervention ultérieure ne sera nécessaire.
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Les okulettes
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L’okulette en place…

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Il ne reste, maintenant, plus qu’à patienter tout l’hiver et voir si le bourgeon se développe pour former une branche. Ce développement n’interviendra qu’au printemps prochain et il est normal de ne voir aucune évolution avant. Si tout se passe bien et que la greffe réussit, il ne restera plus qu’à couper les tiges d’églantier, juste au-dessus du point de greffe, pour obtenir un rosier avec un type de fleurs diffèrent sur chacune de ses branches.

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