Il existe de nombreuses légendes autour du gui (Viscum album). Il est notamment très présent dans la culture celtique où il revêt un caractère sacré. On lui prête, à cette époque, de nombreuses vertus médicinales ou encore de protection contre la sorcellerie.
Il était même de tradition, pour des ennemis qui se rencontraient sous une branche de gui, d’observer une trêve jusqu’au lendemain. On peut d’ailleurs imaginer que la coutume du baiser sous le gui lors de fêtes de fin d’année, est issue de cette légende païenne. Pour les amoureux, il serait un présage de bonheur tout au long de la vie.
Toujours est-il, que cela ne doit pas nous faire oublier, que le gui reste une plante toxique de par la « viscotoxine » contenue dans ses baies et ses feuilles, pour laquelle il n’existe à l’heure actuelle, aucun antidote connu. Une certaine prudence est donc de mise en présence de jeunes enfants ou d’animaux.
Un autre aspect fascinant du gui est lié à son mode de dispersion. En effet, les baies de couleur blanche arrivent à maturité entre décembre et janvier et sont, par conséquent, très appréciées des oiseaux, notamment des grives. Les oiseaux vont être capables de digérer la partie extérieure de la baie, en revanche l’enveloppe interne et la graine seront rejetées. Et c’est justement la partie interne de la baie qui contient la fameuse « viscine » ou encore « glu », qui va permettre à la graine de rester solidement fixée à la branche du futur arbre hôte.
Lors de l’éclosion de la graine, le gui va s’ancrer à la branche de l’arbre, en perforant l’écorce au moyen de suçoirs visant à prélever la sève.
Au verger, on retrouvera le gui majoritairement sur les pommiers, en revanche, il sera très rare de le voir parasiter un poirier, un cerisier ou encore un châtaignier.
Il n’existe pas de traitement permettant d’éliminer le gui. Cependant une surveillance régulière du verger permettra de le supprimer le plus tôt possible. Les boules de gui, toujours vertes, se repèrent très facilement en hiver. C’est durant cette période que l’on prendra soin de l’éliminer au moyen d’une taille assez prononcée, en creusant légèrement la branche afin d’éviter la formation de rejets. La branche sera ensuite mastiquée, (avec un mastic arboricole) afin de favoriser la cicatrisation.
Malheureusement, dans certains cas plus avancés ou en cas d’échec de la méthode précédente, il pourra s’avérer nécessaire d’élaguer la branche hôte ou pire de couper complètement l’arbre et de le remplacer.
Pour finir sur une note positive, il est utile de mentionner que la fleur de gui est mellifère et qu’elle présente un intérêt non négligeable pour les abeilles de par sa floraison précoce (mars) et la présence assez abondante de pollen et de nectar.